[ Pobierz całość w formacie PDF ]
.SATAN DANS LA NUIT 109 La fin de SatanY songez-vous, Seigneur; un partage entre nous!Non, vous êtes la face, et je suis les genoux.Laissez-moi me plier et tomber, juge immense,Sur ce pavé des cieux qu'on nomme la clémence!Grâce, ô Dieu! L'univers, les terres et les eaux,L'éther sans bornes, plein d'invisibles oiseaux,Les glauques océans qui font rugir leurs ondes,L'énormité vivante où rayonnent les mondes,Quoi! c'est une balance où nous pesons tous deux;Qu'en dites-vous, soleils; Lui charmant, moi hideux!Quoi! lui dans un plateau, soleils, et moi dans l'autre!La chair est ma servante et l'âme est son apôtre.Je lutte.Nous tenons chacun notre côté.Avoir l'infini, c'est avoir l'égalité.Ton paradis ne fait qu'équilibre à mon bagne.Dieu! la création ainsi qu'une montagne,Pèse sur moi; je lève à travers les chaosMon front d'où mes douleurs retombent en fléaux;Je me tords sans repas, sans fin, sans espérance.C'est une majesté qu'une telle souffrance.Oui, c'est l'énigme, ô nuit, de tes millions d'yeux:Le grand souffrant fait face au grand mystérieux.Grâce, ô Dieu! pour toi-même il faut que je l'obtienne.Ma perpétuité fait ombre sur la tienne.Devant ton oeil flambeau rien ne doit demeurer,Tout doit changer, vieillir et se transfigurer.Toi seul vis.Devant toi tout doit avoir un âge.Et c'est pour ta splendeur un importun nuageQu'on voie un spectre assis au fond de ton ciel bleu,Et l'éternel Satan devant l'éternel Dieu!VIIIls sont là-haut! Ils sont dans l'hymne et dans la joie;L'éther des paradis devant eux se déploie.Ils planent satisfaits, bienveillants, sérieux,Dans le rayonnement du ciel mystérieux;Leurs robes dans l'azur font des plis de lumière;Ils ont leur innocence et leur blancheur première.Ils vont d'un monde à l'autre ainsi que des oiseaux.L'amour les courbe ainsi que le vent les roseaux,Et les redresse ainsi que le foyer ses flammes.Ils s'abîment en Dieu tout en restant des âmes,Et contemplent, heureux, la face de clarté.Ils s'accouplent, noyés dans la félicité.Ils le regardent être, il les regarde vivre.Ils montent à jamais vers lui.Lui les enivreDu sourire inouï de son immensité.Il les voit.Il leur parle; il est Grâce et Beauté;L'impénétrable est doux, le formidable est tendre.-Oh! je voudrais saisir, arracher, tenir, prendre,HORS DE LA TERRE III.SATAN DANS LA NUIT 110 La fin de SatanOh! je voudrais broyer l'étoile du matin!Le boiteux, le lépreux, et l'aveugle incertain,Ceux qui marchent pieds nus et ceux qui n'ont pas mêmeUn toit l'hiver, ce sont des riches.Dieu les aime.Ils ont pour vêtement ton regard de bonté.Dieu! n'être pas aimé, c'est là la nudité!Etre dehors, c'est là le bitume et le soufre.VIIIJ'ai mis sous une pierre et scellé dans un gouffreLa justice, le bien, le pur, le vrai, le beau;Tout ce qui peur servir à l'homme de flambeau,La vertu, la raison, penser, espérer, croire,Ce qu'on nomme sagesse et ce qu'on nomme gloire,Et je rêve accoudé sur ce tombeau profond.Je suis grand.Et sous moi les ténèbres défontCe qu'a fait la lumière, et dans les noirs abîmes,Pensif, j'entends tomber goutte à goutte les crimes.Le chaos me contemple, et j'ai le pied dessus.Hélas! hélas! mieux vaut l'étable où naît JésusQue Babel et Ninive et Tyr et Babylone,Et Job sur son fumier que Satan sur son trône!Oh! si j'étais heureux, je serais bon; Pitié!Je ne maudirais pas! L'onagre a-t-il crié,Le boeuf a-t-il mugi quand ils ont eu de l'herbe;L'amour, l'azur, les lys, la lumière superbe,Les grands rayons dorés qui vont s'élargissant,Les vierges, les enfants joyeux, l'ange innocent,La frange d'or de l'aube au rebord des ravines,Oh; je crie éperdu vers ces choses divinesQue je ne vois plus; Dieu; Dieu; Les splendeurs d'en hautAjoutent de la nuit, hélas, à mon cachot.Il me tombe, de tous les concerts, des huées.DANS L'INFINICHANT DES ASTRESLumièreJe souffre.Je voudrais attendrir les nuées,Je tends les mains aux fleurs, je crie aux aquilons:Grâce! Ayant tous les maux du monde pour haillons,Je pleure, je demande à la ronce, à la gerbe,Au nuage, à la tombe, à l'étoile, au brin d'herbe,Aux bêtes reculant devant le front humain,Aux cailloux qu'un forçat casse au bord du chemin,A tout, au jour qui naît, au vent qui recommence,De la pitié! Je suis le mendiant immense.HORS DE LA TERRE III [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

  • zanotowane.pl
  • doc.pisz.pl
  • pdf.pisz.pl
  • blondiii.htw.pl
  •