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.Notre liaison, si on peut appeler cela une liaison, était terminée depuis longtemps à cette date.- Une dernière question.Jouons cartes sur table, JoÎl.Avez-vous tué Robert Holmes et Diana Kennedy ?Il répond en détachant bien ses mots :- Non, Mr.Daley.Je n'ai pas fait cela.Je regarde l'employée du téléphone.Aucune réaction visible.- Je n'ai pas d'autres questions.Skipper n'y tient plus.- Mr.Friedman, vous rappelez-vous la conversation que vous avez eue le 8 janvier dernier avec l'inspecteur Roosevelt Johnson ?- Objection, Votre Honneur.Mr.G‚tes essaie d'introduire des éléments à charge qui n'ont pas fait l'objet d'un examen direct.- Il y a un lien entre ces éléments et je le démontrerai, proteste Skipper.Le juge Chen fait une grimace :- J'y compte, Mr.G‚tes, et sans délai.Objection rejetée.- Merci, dit Skipper.(Il se tourne vers JoÎl.) Vous rappelez-vous cette conversation avec l'inspecteur Johnson ?- J'ai eu de nombreuses conversations avec l'inspecteur Johnson.Doucement, JoÎl.Ne fais pas le malin.Contente-toi de répondre aux questions.- Eh bien, Mr.Friedman, permettez que je vous rafraîchisse la mémoire.D'après le procès-verbal établi par l'inspecteur Johnson, vous avez eu une conversation avec lui au palais de justice.Vous en souvenez-vous ?- Oui.- Et vous souvenez-vous qu'à cette occasion l'inspecteur Johnson vous a demandé si vous aviez eu des rapports sexuels avec Ms.Kennedy ?- Oui, je me souviens qu'il me l'a demandé.- Et que lui avez-vous répondu ?JoÎl me regarde avant de répondre :- Je lui ai répondu que nous n'avions jamais eu de rapports sexuels.Skipper est satisfait :- Et nous avons appris par la suite qu'elle était enceinte et que vous étiez le père de l'enfant à naître, n'est-ce pas ?- Oui.- Ainsi, Mr.Friedman, vous avez menti à l'inspecteur Johnson, n'est-ce pas ?Il ne servirait à rien d'objecter.- Oui, répond JoÎl calmement, en baissant les yeux.J'ai menti.- Combien de fois encore avez-vous menti, Mr.Friedman ?- Objection !- Objection retenue.Je souffre en silence pendant les trois quarts d'heure qui suivent, tandis que Skipper poursuit son contre-interrogatoire.Il fait reconnaître à JoÎl que la dispute au Harrington a été violente.que le message adressé à Bob par le courrier vocal avait un ton menaçant.qu'il n'a pas parlé aux policiers de son appel téléphonique à Diana avant que ceux-ci ne le confrontent à l'enregistrement.Je lance des objections toutes les trois ou quatre questions, pour casser le rythme de Skipper.Tout en parlant, Skipper va et vient à grands pas, comme à la parade.Les jurés retiennent leur souffle.Naomi fixe le sol à ses pieds.Le rabbin est immobile, les mains croisées sur ses genoux.Je n'en finis pas de me demander si j'ai eu raison ou tort d'appeler JoÎl à la barre.JoÎl reconnaît qu'il a eu une brève liaison avec Diana.Son explication est crédible.quand on est fils de rabbin et père, soi-même, de deux gamins, il n'est pas facile d'avouer qu'on a commis un adultère.Puis il décrit les rapports mêlés d'amitié et de haine qu'il entretenait avec Bob.Après une interminable série de questions, Skipper vient se camper devant JoÎl et lui lance :- Mr.Friedman, si nous nous décidions maintenant, comme l'a dit si éloquemment Mr.Daley, à jouer cartes sur table ? ¿reconnaître ce qui s'est réellement passé ce soir du 30 décembre ? Nous nous sentirions tous mieux, ensuite.Nous y voici.Tiens bon, JoÎl.- Mr.Friedman, continue Skipper, ce qui s'est réellement passé ce soir-là, c'est que Diana Kennedy vous a laissé tomber.Elle vous a dit, pendant le dîner au Harrington, qu'elle ne voulait plus vous voir.Et qu'elle voulait renouer avec Bob Holmes.Ce n'est pas cela, la vérité, Mr.Friedman ?- Ce n'est pas vrai, répond JoÎl d'un ton ferme en regardant Skipper dans les yeux.- Ensuite, poursuit Skipper, vous êtes revenu au cabinet et vous avez eu une violente altercation avec Bob Holmes.Oh, c'était peut-être, au départ, un problème professionnel, mais vous en êtes venus très vite à parler de Diana Kennedy.Il s'est avéré qu'elle vous menait tous les deux en bateau.qu'elle couchait avec Mr.Holmes.- Ce n'est pas vrai non plus, dit JoÎl.Il lance un bref regard en direction de la mère de Diana.- Allons, Mr.Friedman ! Nous vous avons vu mentir quand les choses devenaient trop difficiles à expliquer.Vous avez fait revenir Diana Kennedy au bureau sous un prétexte, et vous les avez tués tous les deux avec le revolver de Mr.Holmes.Puis vous avez tenté de maquiller le crime en suicide.Mais vous avez commis quelques maladresses.Vous avez laissé vos empreintes sur le clavier d'ordinateur.Et vous ne vous êtes pas rendu compte que votre appel à Ms.Kennedy avait été enregistré.N'est-ce pas cela, la vérité, Mr.Friedman ?- Non, Mr.G‚tes, ce n'est pas la vérité.- C'est vous qui les avez tués, n'est-ce pas, Mr.Friedman ?Allons ! Vous vous sentirez mieux quand vous serez libéré de ce poids qui pèse sur votre conscience !JoÎl prend une profonde inspiration :- Ce n'est pas vrai.Je n'ai pas tué Bob Holmes et Diana Kennedy.- Là, vous mentez à nouveau, n'est-ce pas, Mr.Friedman ?Je bondis :- Objection, Votre Honneur !- Objection retenue.- Pas d'autres questions.Mon contre-interrogatoire est bref.Je veux laisser au jury l'impression d'un JoÎl calme et maître de lui.Je lui fais répéter une nouvelle fois qu'il n'a pas tué Bob et Diana.Puis je me rassois, le silence revenu.¿ onze heures et demie, le juge Chen se tourne vers moi :- Avez-vous d'autres témoins à appeler, Mr.Daley ?- Non, Votre Honneur.C'est terminé pour la défense.- Nous entendrons les conclusions après le déjeuner, et les plaidoiries demain matin.L'audience est suspendue.Elle abat son marteau.Ce soir-là, je regarde CNBC dans le living-room de Rosie.- Je ne parviens pas à comprendre pourquoi Daley l'a fait venir à la barre, entonne Marcia Clark.- Une terrible erreur, répond en écho Morgan Henderson, qui a renoncé au confortable studio de NewsCenter 4 pour se produire sur CNBC.- Je me serais mieux débrouillé tout seul, dis-je à Rosie.Je n'aurais jamais d˚ faire ça.C'était trop risqué.- Il s'en est bien tiré.Et il a dit ce qu'il avait sur le cúur.C'est bien.- Je ne crois pas qu'il aura convaincu les jurés.- Difficile à dire, avec ceux-là.Je ne sais pas.- Tu veux écouter encore une fois ma plaidoirie ?- Bien s˚r.Le lendemain, je me livre avec Skipper à ce qu'on pourrait appeler un corps à corps judiciaire.Les commentateurs y ver-ront un affrontement classique entre le procureur charismati-que et l'avocat de la défense pétri d'éloquence.Skipper va déclamer pendant près de deux heures.Il frappe du poing sur le lutrin.Arpente la salle comme une gazelle.Pointe un doigt accusateur sur JoÎl en décrivant chaque pièce à conviction.Ses gesticulations sont efficaces.Les jurés suivent le moindre de ses mouvements.Je parle pendant moins d'une heure.Je m'efforce de garder un ton mesuré.Comme je ne suis pas capable des mêmes effets thé‚traux, je cherche à attirer la sympathie [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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