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.— Est-ce qu’on peut partir maintenant ? demanda Sissie.— Venez avec nous, les filles, proposa le sergent.Le Cheik gémit et se retourna.— On ne peut pas le laisser comme ça, protesta Sissie.Le sergent haussa les épaules.Les agents passèrent dans la pièce voisine.Le sergent fit un pas, hésita.— Bon ! je vais arranger ça, dit-il.Entraînant les deux jeunes filles sur la plate-forme extérieure, il interpella les agents qui gardaient l’entrée de l’immeuble :— Laissez passer ces deux gamines !Les agents regardèrent les filles, dans la lumière des projecteurs.— D’accord !Le sergent les suivit dans la chambre.— Si j’étais vous, je laisserais tomber cette petite frappe sans plus attendre, déclara-t-il à haute voix, en repoussant le Cheik du pied.Il finira mal, très mal.Elles ne répondirent rien.Le sergent s’en alla rejoindre le professeur.Mémé n’avait pas bougé du fauteuil à bascule.Immobile, les doigts crispés sur les accoudoirs, elle dévisageait les policiers ; sa vieille figure ridée, ses yeux laiteux exprimaient une véhémente réprobation.— On fait notre boulot, grand-mère, dit le sergent sur un ton d’excuse.Elle ne répondit pas.L’air penaud, ils sortirent sur le palier.Dans la pièce du devant, le Cheik se redressa en geignant.Aussitôt, l’agitation s’empara de ses compagnons.Les filles s’écartèrent de lui, Sonny commença à enlever sa capote.Noiraud et Tchou-Tchou se penchèrent sur le Cheik et, l’empoignant chacun par un bras, l’aidèrent à se remettre debout.— Comment tu te sens, Cheik ? demanda Tchou-Tchou.Le Cheik n’avait pas encore recouvré ses esprits.— Les flics m’font pas peur, marmonna-t-il d’une voix pâteuse en chancelant.— Ça te fait mal ?— Non, fit-il, avec une grimace de douleur.Puis, regardant autour de lui d’un œil hébété :— Ils sont partis ?— Ouais ! cria Tchou-Tchou en jubilant, esquissant un pas de danse.Dis donc, Cheik, on les a eus ! On les a possédés jusqu’au trognon !Du coup, le Cheik retrouva son aplomb.— Je te l’avais bien dit !Sonny sourit et leva les bras en l’air, parodiant le salut du vainqueur.— Qu’est-ce qu’ils ont pu me faire transpirer ! avoua-t-il.La figure plate et jaune du Cheik grimaça sous l’empire d’une exaltation quasi démente.— C’est moi le Cheik ! claironna-t-il.Ses yeux jaunes luisaient, de nouveau, d’un éclat étrange.Sissie lui jeta un coup d’œil plein d’appréhension.— Faut qu’on se taille, nous deux, Sugartit.On est juste restées pour voir si t’allais bien.— Partez pas, on va fêter ça ! dit le Cheik.— Avec quoi ? demanda Tchou-Tchou.— Avec quoi ? Les flics, c’est pas si malin que ça veut le faire croire.Monte sur le toit et va me chercher la perche.— Qui ça, moi ?— Toi ou Sonny.— Moi ? fit Sonny.J’en ai marre, de votre toit.— Allez ! vas-y, dit le Cheik.Maintenant, t’es un Musulman.Je t’ordonne d’y aller, au nom du prophète.— J’suis pas Musulman.— Bon ! en ce cas, t’es toujours notre prisonnier, décréta le Cheik.Noiraud, va chercher la perche ! J’ai camouflé cinq tiges dans le bout.— Nom de Dieu ! J’y vais, moi, dit Tchou-Tchou.— Non, vaut mieux que ce soit Noiraud.Il y était déjà tout à l’heure, les flics trouveront ça moins bizarre.Noiraud parti, le Cheik dit à Tchou-Tchou :— Notre prisonnier commence à la ramener depuis qu’on l’a tiré des pattes des flics.— Je n’la ramène pas ! protesta Sonny.Ce que j’veux, c’est filer et m’débarrasser des bracelets, mais j’veux pas m’faire Musulman.— T’en sais trop sur nous pour qu’on te laisse filer, dit le Cheik en échangeant un regard avec Tchou-Tchou.Noiraud revint avec la perche et le Cheik abandonna provisoirement Sonny.Il dévissa le bout de la perche et en sortit cinq cigarettes de marijuana qu’il jeta sur la table.— Chouette ! glapit Tchou-Tchou.Il prit une cigarette, en défit l’extrémité avec son pouce et l’alluma.Le Cheik en alluma une autre.— Prends-en une, Noiraud, dit-il.Noiraud obtempéra.Tout le monde mit des lunettes noires.— Mémé va le sentir, si vous fumez là-dedans, remarqua Sissie.— Elle croit qu’on fume des Menthol, dit Tchou-Tchou, qui se mit à singer Mémé : « Écoutez, les enfants, fumez pas tant d’mentholées, ça fait tout drôle dans la tête… »Tchou-Tchou et le Cheik pouffèrent.La chambre se remplit de l’âcre odeur de la marijuana.Sugartit prit une cigarette, l’alluma et s’assit sur le lit.— Allez, ma belle, à poil ! lui ordonna le Cheik.Ton vieux est dans la mouscaille, s’agit de fêter ça.Ôte-moi ces frusques !Sugartit se leva, fit glisser la fermeture éclair de sa jupe et commença à exécuter, avec des gestes lents, un numéro de strip-tease.Sissie lui saisit le bras.— Arrête ! Tu ferais mieux de filer chez toi, avant que ton père soit rentré, si tu ne veux pas qu’il vienne te chercher.Dans un brusque accès de rage, le Cheik arracha Sugartit à l’étreinte de Sissie et jeta Sissie sur le lit.— Fous-lui la paix ! Elle doit distraire le Cheik.— Si c’est vraiment la fille à Ed Cercueil, je te conseille de la laisser rentrer, remarqua posément Sonny.Ça va te coûter cher, si tu continues à fricoter avec elle !— Tchou-Tchou, va chercher à la cuisine la corde à linge à Mémé, commanda le Cheik.Tchou-Tchou sortit en rigolant.Quand il vit l’expression de furieuse réprobation de Mémé, il dit, l’air contrit :— Faites pas attention à moi, Mémé !Elle ne répondit pas.Alors, il se mit à se contorsionner, avec des grimaces, tout en fouillant dans le placard.— Je vais faire sécher ma lessive, dit-il, en sortant le rouleau de corde.Mémé resta muette.Tchou-Tchou s’approcha d’elle sur la pointe des pieds et lui passa lentement la main devant la figure.Mémé ne cilla pas.Tchou-Tchou sourit de plus belle.De retour dans la chambre, il annonça :— Mémé dort comme une souche, les yeux grands ouverts !— Que l’archange Gabriel la protège, dit le Cheik [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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