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.Un chien est en train d’aboyer et de gratter pour sortir par la porte de derrière de la maison.Une lumière s’allume dans la cuisine pour laisser apparaître quelqu’un à la fenêtre.Puis la lampe du perron arrière scintille à son tour, et c’est sidérant de voir la vitesse à laquelle j’arrache mes miches de ce massif et cours jusqu’à la rue.Arrivant en sens opposé sur le trottoir, nous voyons un couple.Ils marchent penchés l’un vers l’autre, enlacés par un bras passé à la taille.La femme frotte sa joue contre le revers de l’homme, et l’homme embrasse le sommet des cheveux de la femme.Denny est déjà en train de pousser la poussette, à une telle vitesse que les roues avant se coincent dans une fissure du trottoir, et la tête de bébé en caoutchouc jaillit sous le choc.Ses yeux de verre grands ouverts, la tête rose rebondit devant le couple et roule dans le ruisseau.S’adressant à moi, Denny dit : « Coco, tu veux bien rattraper ça pour moi ? »Les vêtements en lambeaux, tout gluants de sang, des épines encore piquées dans le visage, je passe devant le couple en trottinant et chope la tête au milieu des feuilles et des ordures.L’homme pousse un jappement et se recule.Et la femme dit : « Victor ? Victor Mancini ? Oh, mon Dieu ! »Elle a dû me sauver la vie, parce que, nom d’un chien, je ne sais pas du tout qui elle est.Dans la chapelle, après que j’ai laissé tomber, après que nous avons refermé nos vêtements bouton après bouton, j’ai dit à Paige : « Oubliez les tissus fœtaux.Oubliez le ressentiment contre les femmes fortes.» Je dis : « Vous voulez savoir la vraie raison pour laquelle je ne veux pas vous baiser ? »Tout en boutonnant mes hauts-de-chausses, je lui ai déclaré : « Peut-être que la vérité, c’est que je veux vraiment vous apprécier au lieu de vous baiser.»Et les deux mains au-dessus de la tête, resserrant son petit cerveau de cheveux noirs, Paige a dit : « Peut-être que le sexe et l’affection s’excluent mutuellement.»Et j’ai ri.Mes mains nouant la lavallière, je lui ai dit : oui.Oui, c’est un fait.Denny et moi, nous arrivons au bloc des numéros sept cents de, la pancarte de rue dit Birch Street.M’adressant à Denny qui pousse la poussette, je dis : « Tu te trompes de chemin, Coco.» Je montre la rue derrière nous et je dis : « La maison de ma maman est par là-bas.»Denny continue à avancer d’un bon pas, avec le fond de la poussette qui grogne en frottant le trottoir.Le couple heureux nous suit toujours des yeux, bouche bée, mâchoire tombante, à deux blocs de distance.Je trottine au côté de Denny, en faisant sauter la tête de poupée rose d’une main à l’autre.« Coco, je lui dis.Fais demi-tour.»Denny dit : « Il faut qu’on voie le bloc huit cents d’abord.»Qu’est-ce qu’il y a, là-bas ?« C’est censé être rien du tout, dit Denny.C’était mon oncle Don qui en était le propriétaire.»Il n’y a plus de maisons, et le bloc huit cents n’est rien que du terrain, avec d’autres maisons dans le bloc qui vient après lui.Le terrain, c’est juste de l’herbe haute plantée en pourtour avec de vieux pommiers à l’écorce toute ridée qui tortillent leurs branches dans l’obscurité.À l’intérieur d’un massif de buissons, d’arceaux de ronces, et de broussailles avec de nouvelles épines sur chaque brindille, le milieu du terrain est dégagé.Au coin se trouve un panneau publicitaire, du contreplaqué peint en blanc avec une photographie en partie supérieure représentant des maisons en brique rouges collées les unes aux autres et des gens qui font signe depuis les fenêtres avec jardinières fleuries.Sous les maisons, des mots noirs disent : Prochainement – Maisons de ville de Menningtown.Comme à la campagne.Sous le panneau, le sol est enneigé d’écailles de peinture qui pèle.Vu de tout près, le panneau est gondolé, les maisons de ville en brique craquelées, le rouge passé au rose.Denny fait basculer le gros galet hors de la poussette, et la pierre atterrit dans l’herbe haute à côté du trottoir.Il secoue la couverture rose et m’en tend deux coins.Nous la replions entre nous deux, et Denny dit : « S’il est possible de se trouver le contraire d’un modèle à suivre, alors ce serait mon oncle Don.»Puis Denny laisse tomber la couverture pliée dans la poussette et il commence à faire avancer la poussette en direction de la maison.Et moi, derrière lui, je l’appelle : « Coco.Tu ne veux pas de cette pierre ? »Et Denny dit : « Les mères contre l’ivresse au volant, sûr et certain qu’elles ont fait la fête quand elles ont appris que le vieux Don Menning était mort.»Le vent soulève et écrase l’herbe haute.Il n’y a rien d’autre que des plantes qui vivent ici maintenant, et au-delà du centre obscur du bloc on voit les lumières des perrons des maisons de l’autre côté.Les zigzags noirs des vieux pommiers ne sont que des silhouettes entre les deux.« Alors, je lui dis, est-ce que c’est un parc ? »Et Denny dit : « Pas vraiment.» Il continue à s’éloigner et dit : « C’est à moi.»Je lui lance la tête de poupée et je dis : « Sans blague, c’est vrai ?— Depuis que mes vieux ont appelé il y a deux jours », dit-il, et il attrape la tête et la laisse tomber dans la poussette.Sous les lampadaires, longeant les maisons obscures de tout le monde, nous marchons.Mes chaussures à boucles brillant de reflets, les mains fourrées dans les poches, je dis : « Coco ? » Je dis : « Tu ne penses pas vraiment que je ressemble en quoi que ce soit à Jésus-Christ, n’est-ce pas ? »Je dis : « S’il te plaît, non.»Nous marchons.Et poussant sa poussette vide, Denny dit : « Accepte-le, Coco.T’as failli avoir un rapport sexuel sur la table de Dieu.T’es déjà entraîné dans la spirale de la honte vitesse grand V.»Nous marchons, et les effets de la bière commencent à se dissiper, et c’est une surprise de constater combien l’air de la nuit est sacrément froid.Et je dis : « S’il te plaît, Coco.Dis-moi la vérité.»Je ne suis pas bon, ni gentil, ni aimant, ni rien du tout de ces conneries à la noix.Je ne suis rien qu’un gugusse de perdant à la cervelle morte, qui ne pense pas plus loin que le bout de son nez.Ça, je peux vivre avec.C’est ça que je suis.Rien d’autre qu’un putain de connard irrécupérable accro au sexe, un défonceur de chatte, un fourreur de fente, une queue en marche, et je ne peux pas me permettre, jamais, au grand jamais, d’oublier ça.Je dis : « Redis-moi que je suis un connard insensible.»27Ce soir, les choses sont censées se passer comme ça : je me cache dans le placard de la chambre à coucher pendant que la fille prend une douche.Ensuite, elle sort toute brillante de sueur, l’air chargé de vapeur d’eau et d’un brouillard de laque et de parfum, elle sort nue hormis un peignoir de bain à trou-trous comme une dentelle [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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