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.Ce préambule stupéfia le frère.—J'ai beaucoup entendu parler de toi.Tu es un excellent menuisier, paraît-il, et tu rends au temple les services les plus remarquables, bien qu'ils ne soient pas appréciés à leur juste valeur.L'adepte approuva.— Pourquoi restes-tu dans cette communauté ?— C'est ma vraie famille.Elle m'a éduqué.— As-tu franchi la porte des grands mystères ?— Isis m'en a empêché ; Sabni l'a approuvée.Le frère regretta de se confier à des profanes.Mais le supérieur et sa compagne portaient la responsabilité de sa rancœur.— Si tu ne célébrais pas un culte impie, je t'aurais volontiers engagé ; tu serais devenu riche.— La fortune ne m'intéresse pas.J'aime Philae.— N'aimes-tu pas davantage la vie ? interrogea le préfet.L'adepte pâlit.— S'il en est ainsi, montre-toi bavard.Sinon, mes soldats seront obligés d'abattre un fuyard qui aura troublé l'ordre public.— Qu'attendez-vous de moi ?— Des renseignements sur ta communauté.— Philae ressuscite.Les plus abattus reprennent espoir.— A quelles activités vous livrez-vous ?— Nous entretenons le temple, présentons les offrandes, célébrons la grande déesse.— Complotez-vous contre l'empereur ?— Non.bien sûr que non !— Qui vous encourage ainsi ?— Sabni, Isis et aussi.Ses frères reprochaient au menuisier d'avoir la langue trop bien pendue.Une fois de plus, il avait parlé sans réfléchir.Le préfet s'approcha et posa les mains sur les épaules de l'adepte, qui eut la sensation d'être agrippé par les serres d'un rapace.— Et aussi ?Le menuisier avait juré de garder le silence.En trahissant son serment, il condamnait la communauté à disparaître.Mais comment résister à la torture ? Son supplice ne sauverait pas le temple.D'autres avoueraient ; se sacrifier serait inutile.— Un paysan a été admis parmi nous.Son enthousiasme est un gage d'avenir.— Son nom ?—Je l'ignore.L'évêque se promit d'identifier le fuyard.Philae, en l'accueillant, avait commis une faute dont il saurait tirer profit.Maximin n'accorda aucune importance à ce détail.Il désirait obtenir des informations d'un autre ordre.— Sabni prépare-t-il une action subversive ?— Le supérieur ne se préoccupe que du temple.C'est un homme dur et intransigeant.— Les frères sont-ils prêts à se révolter contre lui ?— Ils n'oseront pas.Nul ne conteste son autorité.— Et Isis ?— Isis.Elle ne le désavoue pas.Maximin perçut la gêne du frère : il ne disait pas la vérité et tentait de cacher un fait majeur.Ses doigts crochetèrent violemment ses épaules ; le menuisier poussa un cri étouffé.— Ce n'est qu'une douleur infime en regard des souffrances que je te réserve si tu continues à mentir.Isis et Sabni se détestent, n'est-ce pas ?Elle veut m'épouser et il s'y oppose !— Oui.il refuse.Au cœur de sa passion, le préfet gardait un œil lucide.L'adepte confessait ce qu'il avait envie d'entendre.Il le gifla.Le menuisier pleura, l'évêque se détourna.— Emmenez cet homme hors de ma vue.— Ce ne sera plus très long.S'il ne parle pas, je l'étrangle.Le prisonnier sut que la fureur du préfet n'était pas feinte.Se taire plus longtemps serait suicidaire.— Sabni et Isis se sont épousés selon la coutume.En franchissant unis le seuil de leur demeure, ils sont devenus mari et femme.Maximin lâcha prise.Un instant, il eut envie d'écraser à coups de poing le visage mou de l'adepte.— Retourne sur l'île.Tu y seras notre espion.Le menuisier sortit à reculons et s'inclina.Survivre lui parut la plus merveilleuse des récompenses.— Ce mariage n'a aucune valeur légale, déclara le préfet, mais Isis m'a trompé.Philae et Sabni seront châtiés.Les chrétiens auront satisfaction, l'évêque.Vous jouirez de votre victoire et moi, je soumettrai à ma loi la femme que j'aime.* * *Ahourê remplit le vase en argent d'eau du Nil et la versa sur les mains des adeptes.Le précieux liquide provenait du Noun, l'océan d'énergie dans lequel baignait l'univers entier.La terre n'était qu'une butte émergée lors du premier matin quand le créateur, né de lui-même, avait prononcé la première parole.Chaque temple d'Égypte rappelait cette origine réactualisée par le rite de l'aube.Ahourê présenta le vase à la supérieure, évoqua le moment décisif où le cœur du Principe fut rendu conscient par son fils, Vie, qui réunit ses membres et les rendit mobiles [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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