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. Tu es chez toi, Minha, ou du moins tu l as dit, s écria Be-nito, et voilà comment tu parles de tes richesses ! Raille, petit frère ! répondit Minha.Il m est bien permisde louer tant de belles choses, n est-ce pas, Manoel ? Elles sontde la main de Dieu et appartiennent à tout le monde ! Laissons rire Benito ! dit Manoel.Il s en cache, mais il estpoète à ses heures, et il admire autant que nous toutes ces beau-tés naturelles ! Seulement, lorsqu il a un fusil sous le bras, adieula poésie ! Sois donc poète, frère ! répondit la jeune fille. Je suis poète ! répliqua Benito.Ô nature enchanteresse,etc.»Il faut bien convenir, cependant, que Minha, en interdisantà son frère l usage de son fusil de chasseur, lui avait imposé unevéritable privation.Le gibier ne manquait pas dans la forêt, et ileut sérieusement lieu de regretter quelques beaux coups.En effet, dans les parties moins boisées, où s ouvraientd assez larges clairières, apparaissaient quelques couplesd autruches, de l espèce des « nandus », hautes de quatre à cinqpieds.Elles allaient accompagnées de leurs inséparables « se-riemas », sorte de dindons infiniment meilleurs, au point de vuecomestible, que les grands volatiles qu ils escortent. 70  « Voilà ce que me coûte ma maudite promesse ! s écria Be-nito en remettant sous son bras, à un geste de sa sSur, le fusilqu il venait instinctivement d épauler. Il faut respecter ces seriemas, répondit Manoel, car cesont de grands destructeurs de serpents. Comme il faut respecter les serpents, répliqua Benito,parce qu ils mangent les insectes nuisibles, et ceux-ci parcequ ils vivent de pucerons, plus nuisibles encore ! À ce compte-là,il faudrait tout respecter ! »Mais l instinct du jeune chasseur allait être mis à une plusrude épreuve.La forêt devenait tout à fait giboyeuse.Des cerfsrapides, d élégants chevreuils détalaient sous bois, et, certaine-ment, une balle bien ajustée les eût arrêtés dans leur fuite.Puis,çà et là, apparaissaient des dindons au pelage café au lait, despécaris, sorte de cochons sauvages, très appréciés des amateursde venaison, des agoutis, qui sont les similaires des lapins et deslièvres dans l Amérique méridionale, des tatous à test écailleuxdessiné en mosaïque, qui appartiennent à l ordre des édentés.Et vraiment Benito ne montrait-il pas plus que de la vertu,un véritable héroïsme, lorsqu il entrevoyait quelque tapir, deceux qui sont appelés « antas » au Brésil, ces diminutifsd éléphants, déjà presque introuvables sur les bords du Haut-Amazone et de ses affluents, pachydermes si recherchés deschasseurs pour leur rareté, si appréciés des gourmets pour leurchair, supérieure à celle du bSuf, et surtout pour la protubé-rance de leur nuque, qui est un morceau de roi !Oui ! son fusil lui brûlait les doigts, à ce jeune homme ;mais, fidèle à son serment, il le laissait au repos. 71  Ah ! par exemple,  et il en prévint sa sSur  , le coup par-tirait malgré lui s il se trouvait à bonne portée d un « tamandõaassa », sorte de grand fourmilier très curieux, qui peut êtreconsidéré comme un coup de maître dans les annales cynégéti-ques.Mais, heureusement, le grand fourmilier ne se montra pas,non plus que ces panthères, léopards, jaguars, guépars, cou-guars, indifféremment désignés sous le nom d onças dansl Amérique du Sud, et qu il ne faut pas laisser approcher de tropprès.« Enfin, dit Benito qui s arrêta un instant, se promenerc est très bien, mais se promener sans but&Sans but ! s écria la jeune fille ; mais notre but, c est devoir, c est d admirer, c est de visiter une dernière fois ces forêtsde l Amérique centrale, que nous ne retrouverons plus au Para,c est de leur dire un dernier adieu !Ah ! une idée ! »C était Lina qui parlait ainsi.« Une idée de Lina ne peut être qu une idée folle ! réponditBenito en secouant la tête [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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